Cerveau musical

Comment percevons-nous la musique? Les sciences neurologiques commencent à percer ce mystère. Les chercheurs en arrivent à la conclusion que le cerveau possède des régions exclusivement dédiées à la perception musicale. Que ce soit la perception des intervalles, du contour d’une mélodie, de la consonance et de la dissonance d’une pièce, et même des émotions que la musique suscite, le cerveau musical est à l’œuvre.

Isabelle PeretzAu moment où Beethoven a complété sa neuvième symphonie, il ne pouvait pas en entendre une seule note: il était complètement sourd. La musique qu’il a écrite se trouvait tout entière dans sa tête. Remarquable? Certainement! Mais pas seulement parce qu’il était un compositeur de génie. Beethoven possédait, à un très haut niveau, la faculté de percevoir les mélodies sans réellement les entendre. Ce n’est qu’une des nombreuses habiletés qui fascinent les psychologues et les neurologues qui s’intéressent à la manière dont les gens créent et traitent la musique. En étudiant le cerveau, des chercheurs comme Isabelle Peretz, neuropsychologue à l’Université de Montréal, espèrent décortiquer la façon dont les gens perçoivent la musique et la comprennent.

Un cerveau humain en activité est hautement spécialisé, tant d’un point de vue anatomique que fonctionnel. Chaque petite région du cortex apparaît dédiée à une fonction spécifique et peut être considérée comme un microcerveau (ou module) spécialisé dans le traitement d’informations particulières. Mais cette modularité du cerveau, relativement facile à concevoir, est en fait difficile à dénicher. Les zones propres au traitement de la musique se trouvent adjacentes à celles du langage. On soupçonne que les systèmes neuronaux empruntés dans le traitement de la musique sont également semblables, parallèles.

(radio-canada)

Le cerveau d’une souris filmé en direct

cerveau sourisLes chercheurs de l’université de Santa Cruz, en Californie, peuvent être fiers de leur «manip ». Pour la première fois, ils ont réussi à filmer le cerveau d’une souris en train de-mémoriser un événement.
Cette opération déclenche la croissance de dendrites reliant des neurones entre eux. Elle se traduit par la formation de connexions (synapses) ne devenant définitives qu’après plusieurs répétitions du signal.
Ce processus de « fixation » est précédé par une phase temporaire pendant laquelle un neurone explore son environnement à l’aide de ses dendrites. Ces travaux, parus dans « Nature », ont été réalisés sur des souris génétiquement modifiées pour produire des protéines luminescentes favorisant l’observation visuelle.

(source Les Echos)

Cerveau humain l’organe du système nerveux central

Cerveau humainLe cerveau est l’organe de notre corps chargé de la perception et de l’interprétation du monde extérieur. Il est composé d’une myriade de cellules nerveuses, appelées neurones, qui forment un réseau de connexions extrêmement efficace.

Pour donner un ordre de grandeur, on estime que le cerveau contient un peu plus de 100 milliards de neurones dont chacun peut former jusqu’à 10.000 connexions, le tout contenu dans un volume équivalent à celui d’une brique de lait. C’est grâce à ce formidable réseau de neurones que nous pouvons entre autres apprécier un bon film, tomber amoureux ou résoudre une énigme.

Fonction du cerveau

Situé dans la boîte crânienne, le cerveau est le siège des fonctions supérieures (fonctions cognitives, sens, réponses nerveuses) et végétatives. C’est donc un organe essentiel qui assure la régulation de toutes les fonctions vitales. Le cerveau reçoit des informations provenant de l’ensemble du corps humain via des nerfs afférents, les intègre et les analyse puis répond en émettant de nouveaux signaux qui redescendent vers les parties du corps concernées par les nerfs efférents.

Le cerveau est ainsi responsable du rythme cardiaque et respiratoire, des fonctions qui pour nous sont inconscientes. Mais il est aussi impliqué dans la prise de décision, dans la motricité du corps, le comportement, la mémoire, la conscience…

Le cerveau a été cartographié et certaines zones semblent associées à des fonctions précises (aire de la parole…), alors que les fonctions plus complexes (la mémoire, la conscience) semblent être beaucoup plus réparties.

Structure du cerveau

Le cerveau humain comporte environ 100 milliards de neurones et possède un poids moyen de 1.300 à 1.400 grammes. Il contient également des cellules gliales et des astrocytes. Il baigne dans le liquide céphalo-rachidien.

Le cerveau est composé de deux hémisphères, droit et gauche, connectés entre eux par le corps calleux composé de substance blanche (axones gainés de myéline). Divisés en lobes, les hémisphères sont les parties les plus développées chez les mammifères.

Le cerveau est divisé en plusieurs parties, en fonction de leur origine embryonnaire :
– le télencéphale, la partie supérieure, composé du cortex cérébral et du striatum ;
– le diencéphale qui contient le thalamus et l’hypothalamus (glandes endocrines) ;
– le mésencéphale ;
– le cervelet (coordination motrice et apprentissage des mouvements routiniers) ;
– le pont de Varole ;
– le bulbe rachidien (contrôle des mouvements réflexes et végétatifs : respiration, modération du rythme cardiaque, régulation des muscles lisses artériels) qui communique avec la moelle épinière.

Le cortex cérébral constitue la couche externe du cerveau et comporte la majorité des neurones (substance grise). Les méninges sont des enveloppes protectrices (dure-mère, arachnoïde et pie-mère) entre le cortex et l’os du crâne. Le cortex cérébral est subdivisé en cinq lobes cérébraux en fonction de leur position :

– le lobe frontal (motricité, mémoire, raisonnement) ;
– le lobe pariétal (toucher) ;
– le lobe temporal (ouïe, odorat) ;
– le lobe occipital (vision) ;
– le lobe limbique.

Pour tout savoir sur le cerveau, consultez notre dossier complet.

Le cerveau est l’organe du système nerveux central qui régule toutes les fonctions vitales. Le cerveau appartient au système nerveux central.

Les centres du plaisir du cerveau humain

Les centres du plaisir du cerveau humainLes principaux centres du circuit de la récompense ont été localisé le long du MFB (« medial forebrain bundle »). L’aire tegmentale ventrale (ATV) et le noyau accumbens constituent les centres majeurs de ce circuit qui en comporte plusieurs autres comme le septum, l’amygdale, le cortex préfrontal ainsi que certaines régions du thalamus. Chacune de ces structures cérébrales participerait à sa façon à divers aspects de la réponse comportementale.

De plus, tous ces centres sont interconnectés et innervent l’hypothalamus (flèches rouges), l’informant de la présence d’une récompense.
L’hypothalamus agit alors en retour non seulement sur l’aire tegmentale ventrale, mais aussi sur les fonctions végétatives et endocrines de tout le corps par l’entremise de l’hypophyse.

Les stimulations aversives provoquant la fuite ou la lutte activent quant à elles le circuit de la punition – ou « periventricular system » (PVS) – qui nous permet de faire face aux situations déplaisantes. Mis en évidence par De Molina et Hunsperger en 1962, ce système implique différentes structures cérébrales dont l’hypothalamus, le thalamus et la substance grise centrale entourant l’aqueduc de Sylvius. Des centres secondaires se trouvent aussi dans l’amygdale et l’hippocampe.

Ce circuit fonctionne dans le cerveau grâce à l’acétylcholine et stimule l’ACTH (« adrenal cortico-trophic hormone »), l’hormone qui stimule la glande surrénale à libérer de l’adrénaline pour prépare les organes à la fuite ou la lutte.

Il est intéressant de noter que la stimulation du circuit de la punition peut inhiber le circuit de la récompense, appuyant ainsi l’observation courante que la peur et la punition peuvent chasser bien des plaisirs.

Le MFB et le PVS sont donc deux systèmes majeurs de motivation pour l’individu. Ils incitent à l’action afin d’assouvir les pulsions instinctives et d’éviter les expériences douloureuses.

Il en va tout autrement d’un troisième circuit, le système inhibiteur de l’action (SIA) (ou « Behavioral Inhibitory System (BIS) » en anglais). La mise en évidence de ce système revient à Henri Laborit au début des années 1970. Il est associé au système septo-hippocampal, à l’amygdale et aux noyaux de la base. Il reçoit des input du cortex préfrontal et envoie ses outputs à travers les fibres noradrénergiques du locus coeruleus et par les fibres sérotoninergiques du raphé médian. Certains reconnaissent d’ailleurs un rôle majeur à la sérotonine dans ce système.

Le SIA est activé lorsque la lutte et la fuite apparaissent impossibles et que le choix d’un comportement ne se résume plus qu’à subir passivement. Les conséquences pathologiques de cette inhibition de l’action ont permis de comprendre à quel point un stress chronique peut devenir destructeur pour l’être humain.

Le cerveau

 

LE CERVEAU
LE SYSTÈME NERVEUX

Il a la taille et l’apparence d’un petit chou-fleur. Mais grâce à ses 100 milliards de cellules nerveuses (autant qu’il y a d’étoiles dans notre galaxie !), nous pouvons penser, planifier, parler, imaginer… et en même temps avoir conscience de tout ça.

Le cerveau possède deux hémisphères cérébraux qui s’occupent chacun d’un côté du corps. Sauf que le contrôle est croisé : l’hémisphère droit s’occupe du côté gauche du corps et vice versa !

Chacun de ses hémisphères dépliés serait aussi grand qu’une pizza extra-large ! C’est pour cela qu’il est obligé de se replier sur lui-même en de nombreuses circonvolutions pour tenir dans notre crâne.

LE SYSTÈME NERVEUX
LE CERVEAU

Le cerveau est un peu comme la tour de contrôle de notre corps. Il doit être tenu au courant rapidement des besoins de l’organisme et des ressources disponibles dans l’environnement pour les satisfaire.

Il y parvient grâce à un vaste réseau de câbles disséminés partout dans l’organisme : les nerfs. Avec le cerveau et la moelle épinière, ils forment le système nerveux.

Pour distinguer les centres de commande des voies d’information, on subdivise le système nerveux en deux (passez votre curseur sur les titres pour visualiser les systèmes) :

LE SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

C’est le cerveau et son prolongement naturel, la moelle épinière, située au centre de notre colonne vertébrale. Cette dernière offre avec le crâne une véritable armure au précieux système nerveux central.

LE SYSTÈME
NERVEUX
PÉRIPHÉRIQUE

Ce sont les nerfs, dont certains recueillent de l’information et d’autres diffusent les ordres. Les nerfs du visage entrent et sortent directement du cerveau. D’autres atteignent le cerveau en passant par la moelle épinière. Les nerfs du système nerveux périphérique sont à leur tour subdivisés en deux catégories.

UN CERVEAU OÙ LE NOUVEAU SE BÂTIT SUR L’ANCIEN

Quand on observe l’anatomie d’un cerveau humain pour la première fois, on peut facilement être dérouté. Que signifient en effet tous ces replis, toutes ces structures se chevauchant les unes les autres ?

Comme tout organisme ou organe biologique, la forme du cerveau s’éclaire et prend tout son sens lorsqu’on le considère à la lumière de l’évolution qui a mené jusqu’à lui.

Le modèle sans doute le plus célèbre qui permet de considérer la structure du cerveau en relation avec son histoire nous vient de Paul MacLean et de son fameux « cerveau triunique ». Plusieurs éléments de ce modèle, popularisé à partir des années 1960, ont cependant dû être révisés au fil des décennies à mesure que les données neuro-anatomiques s’accumulaient (voir les deux premières capsules histoire à gauche).

En gardant ces mises en garde à l’esprit, on peut rappeler que le modèle original de MacLean affirmait que trois cerveaux distincts, apparus successivement au cours de l’évolution, cohabitaient en nous :

– un cerveau « reptilien », le plus ancien, qui assure les fonctions vitales de l’organisme en contrôlant, la fréquence cardiaque, la respiration, la température corporelle, l’équilibre, etc. Il comprend le tronc cérébral et le cervelet, essentiellement ce qui forme le cerveau d’un reptile. Il est fiable mais a tendance à être plutôt rigide et compulsif…

– un cerveau « limbique », apparu avec les premiers mammifères, capable de mémoriser les comportements agréables ou désagréables, et par conséquent responsable chez l’humain de ce que nous appelons les émotions. Il comprend principalement l’hippocampe, l’amygdale et l’hypothalamus. C’est le siège de nos jugements de valeur, souvent inconscients, qui exercent une grande influence sur notre comportement.

– un « néo-cortex », qui prend de l’importance chez les primates et culmine chez l’humain avec nos deux gros hémisphères cérébraux qui prennent une importance démesurée. C’est grâce à eux que se développera le langage, la pensée abstraite, l’imagination, la conscience. Le néocortex est souple et a des capacités d’apprentissage quasi infinies. C’est aussi grâce au néo- cortex que peut se constituer la culture.

Or on sait maintenant que ces structures cérébrales ne fonctionnent pas de manière indépendante et ont tissé de nombreuses connexions par lesquelles ils peuvent s’influencer mutuellement. Les voies nerveuses qui vont du système limbique au cortex sont par exemple particulièrement développées.

DE LA FÉCONDATION À L’EMBRYON

Il nous est très difficile de concevoir comment un être humain, avec les capacités intellectuelles complexes que lui confère son cerveau, peut se développer à partir d’un embryon. Et à plus forte raison à partir de la cellule unique qui est à l’origine de l’embryon.

Or pour comprendre comment se développe notre système nerveux, il nous faut justement remonter jusqu’à la première cellule du corps humain, ou plutôt les deux premières cellules…

En effet chez l’humain, comme chez toutes les espèces à reproduction sexuée, le matériel génétique d’un individu lui vient à 50 % de sa mère et à 50 % de son père. Il y a donc des cellules spéciales qu’on appelle gamètes qui sont produites par les deux sexes et qui, en se fusionnant, vont former la première cellule avec toute l’information nécessaire pour fabriquer un nouvel individu.

Les gamètes femelles et mâles diffèrent grandement chez l’humain : un gros ovule produit par la femme chaque mois comparé à 200 ou 300 millions de minuscules spermatozoïdes produits par l’homme en un jour ! Lors de l’ovulation chez la femme, l’ovule est éjecté de l’ovaire et transporté vers l’utérus à travers les trompes de Fallope.

Les spermatozoïdes produits par les testicules de l’homme et introduit dans le vagin par l’éjaculation vont remonter dans l’utérus et les trompes de Fallope grâce à leur flagelle mobile. Les spermatozoïdes sont attirés par l’ovule dont ils doivent digérer l’épaisse membrane avant de s’y introduire. Dès qu’un spermatozoïde pénètre à l’intérieur de l’ovule, il y déclenche des changements chimiques qui empêchent l’entrée des autres spermatozoïdes.

Bien que la contribution en terme de matériel génétique entre l’ovule et le spermatozoïde soit équivalente, l’apport en cytoplasme du spermatozoïde est négligeable par rapport à celui de l’ovule. Chez les mammifères, la fécondation est complétée une douzaine d’heures plus tard alors que le noyau de l’ovule fusionne avec celui du spermatozoïde pour former la première cellule contenant tout le matériel génétique du nouvel organisme.

Tout être humain a commencé sa vie ainsi, comme un simple ovule fertilisé par un spermatozoïde. La taille de cette première cellule, aussi appelé zygote, étant environ le cinquième de celle du point à la fin de cette phrase.

Celle-ci va ensuite se diviser en 2 cellules, puis en 4, en 8 en 16 etc, aboutissant ainsi à un amas sphérique de cellules. On emploie souvent le terme de segmentation pour décrire cette première étape du développement. Cette boule se creuse ensuite progressivement d’une cavité alors qu’elle quitte la trompe de Fallope pour s’implanter dans la paroi de l’utérus. C’est seulement à ce moment que vont naître les trois couches de cellules qui vont être à l’origine de tous les organes de notre corps, y compris le système nerveux.

Le potentiel de développement d’une cellule définit le nombre de types cellulaires différents qu’elle peut engendrer. Les cellules souches sont ainsi dites « pluripotentes » car elles peuvent se différencier en plusieurs types de neurones et de cellules gliales. Seul le zygote et les deux ou quatre premières cellules qu’il produit en se divisant peuvent former absolument toutes les cellules du corps. On dit que ces cellules sont « totipotentes ».

C’est d’ailleurs la séparation précoce de ces cellules qui produira le développement de jumeaux identiques. Les jumeaux non identiques, eux, partagent 50% de leurs gènes comme des frères et sœurs puisqu’ils proviennent de la fécondation de deux ovules par deux spermatozoïdes différents.

LA MISE EN PLACE DU SYSTÈME NERVEUX

LA MISE EN PLACE DU SYSTÈME NERVEUX
DE LA FÉCONDATION À L’EMBRYON                 LA FORMATION DES GRANDES RÉGIONS DU CERVEAU

Le système nerveux humain commence à se former très tôt durant le développement de l’embryon. À la fin de la phase de gastrulation, une structure allongée, la notocorde, se met en place. L’embryon va alors passer d’une structure circulaire à une structure allongée, étape primordiale pour le développement du système nerveux.

La notocorde envoie à la couche de cellules située juste au-dessus d’elle (l’ectoderme) un signal qui va amener certaines d’entre elles à former la première structure à l’origine du système nerveux, la plaque neurale.

C’est le début du développement de notre système nerveux, processus aussi appelé neurulation. L’étape suivante de ce processus survient lorsque les bords de la plaque neurale commencent à se replier vers l’intérieur, formant une gouttière neurale. Celle-ci va bientôt se refermer complètement pour former un tube neural à partir duquel se construira la totalité du cerveau et de la moelle épinière.

Des défauts de fermeture du tube neural peuvent d’ailleurs avoir des conséquences dramatiques pour le nouveau-né.

Les cellules qui forment l’intérieur du tube neural, en plus d’être à l’origine du cerveau et de la moelle épinière, vont également donner naissance à la crête neurale, autre structure importante pour la suite de la mise en place de toutes les composantes du système nerveux.

À l’intérieur du tube, les cellules continuent de proliférer à un rythme qui varie le long du tube en fonction de la future structure cérébrale en formation, le cortex se développant par exemple le plus tardivement.

LA FORMATION DES GRANDES RÉGIONS DU CERVEAU

L’apparition de vésicules dans la partie rostrale du tube neural est une étape importante du développement puisque ce sont ces vésicules qui vont devenir le cerveau des vertébrés. De leur côté, les invertébrés comme les insectes ou les mollusques n’ont pas de cerveau à proprement parler, seulement des ganglions (ou amas de cellules nerveuses) répartis à différents endroits dans leur corps. Certains invertébrés comme les pieuvres ont cependant un ganglion cérébral très développé.
Le tube neural du jeune mammifère est d’abord une structure droite. Puis, avant même que la partie caudale du tube neural n’ait commencé à se développer, la partie rostrale subit des changements spectaculaires. Au début de la 4e semaine, le tube neural s’incurve et se subdivise en trois renflements qu’on appelle les vésicules primaires (ou primitives).

De l’avant à l’arrière, ces vésicules seront respectivement à l’origine du prosencéphale (ou cerveau antérieur), du mésencéphale (ou cerveau médian) et du rhombencéphale (ou cerveau postérieur). À partir du rhombencéphale se poursuit le tube neural qui donnera naissance à la moelle épinière.

Après la mise en place de ces trois régions cérébrales primitives, deux de celles-ci vont à leur tour se subdiviser pour former les cinq grandes subdivisions du cerveau.

LES CENTRES DU PLAISIR

Pour qu’une espèce survive, ses individus doivent en premier lieu assurer leurs fonctions vitales comme se nourrir, réagir à l’agression et se reproduire. L’évolution a donc mis en place dans notre cerveau des régions dont le rôle est de « récompenser  » l’exécution de ces fonctions vitales par une sensation agréable.
Ce sont ces régions, interconnectées entre elles, qui forment ce que l’on appelle le circuit de la récompense.

L’aire tegmentale ventrale (ATV), un groupe de neurones situés en plein centre du cerveau, est particulièrement importante dans ce circuit. Elle reçoit de l’information de plusieurs autres régions qui l’informent du niveau de satisfaction des besoins fondamentaux ou plus spécifiquement humains.

L’aire tegmentale ventrale transmet ensuite cette information à une autre structure cérébrale située plus en avant : le noyau accumbens. Cette transmission s’effectue grâce à un messager chimique particulier, la dopamine. Son augmentation dans le noyau accumbens, et dans d’autres régions, aura alors un effet de renforcement sur des comportements permettant de satisfaire nos besoins fondamentaux.

Du point de vue fonctionnel, l’œil peut être comparé à un appareil photo et la rétine à la pellicule photographique. En effet, le rôle de l’appareil photo est de concentrer sur le film une image nette ni trop sombre ni trop lumineuse. On y parvient grâce à la bague de mise au point qui met l’objet au foyer et au diaphragme qui s’ouvre et se ferme pour laisser passer juste la bonne quantité de lumière pour la sensibilité du film.

Notre œil fait exactement la même chose, à tout moment de la journée, et sans même que nous en ayons conscience ! La mise au point est assurée par la cornée et le cristallin, alors que l’iris s’occupe d’ajuster la luminosité optimale pour notre rétine. Celle-ci, avec ses nombreuses couches de neurones, est toutefois beaucoup plus complexe et sensible qu’une pellicule photographique. Il faut aussi noter que l’image reçue au niveau de la rétine est inversée, tout comme l’est celle qui s’imprime sur la pellicule d’un appareil photo.

Si l’on passe en revue les principales composantes optiques de l’œil, on a d’abord la cornée qui forme la surface externe transparente et légèrement bombée au centre de l’œil. Comme la cornée ne possède pas de vaisseaux sanguins, elle prend ses nutriments dans le milieu qui est situé derrière, l’humeur aqueuse, ainsi que dans celui qui est situé devant, les larmes répandues par le clignement des paupières.

La lumière traverse ensuite le cristallin, véritable lentille qui baigne entre l’humeur aqueuse et l’humeur vitrée qui remplit l’intérieur de l’œil.

La pupille est le terme employé pour désigner l’orifice qui permet à la lumière d’entrer dans l’œil et d’atteindre la rétine; elle paraît noire à cause de la couche de cellules pigmentées qui tapissent le fond de l’œil et qui absorbent la lumière.

Le diamètre de la pupille est contrôlé par l’iris, un muscle circulaire dont la pigmentation donne la couleur à l’œil et la contraction lui permet de s’adapter continuellement aux différentes conditions d’éclairage. Ainsi, la nuit, on aura de grandes pupilles noires parce que notre iris est ouvert au maximum pour laisser entrer le peu de lumière disponible. C’est ce qu’on appelle le réflexe pupillaire. On peut l’observer facilement en regardant ses yeux dans un miroir et en ouvrant et fermant la lumière de la pièce.

Le fond de l’œil est pour sa part tapissé par la rétine qui capte les rayons lumineux. Le nerf optique, formé par les axones des cellules ganglionnaires de la rétine, quitte ensuite l’œil par l’arrière pour rejoindre le premier relais visuel dans le cerveau.

LES CIBLES DU NERF OPTIQUE

Les axones des cellules ganglionnaires de la rétine se rassemblent pour former le nerf optique. C’est par lui que l’information visuelle, maintenant traduite en influx nerveux se propageant le long du nerf, se rendra jusqu’aux différentes structures cérébrales responsable de l’analyse du signal visuel.
Les nerfs optiques quittent donc les deux yeux au niveau des disques optiques et se réunissent pour former le chiasma optique juste en avant de l’hypophyse. Le chiasma optique permet la décussation d’un certain nombre d’axones en provenance de la rétine, c’est-à-dire leur changement de côté pour assurer le traitement croisé de l’information visuelle.

Les axones en provenance du côté nasal de la rétine vont changer de côté au niveau du chiasma optique pour faire en sorte que la moitié gauche du champ visuel soit perçue par l’hémisphère cérébral droit, et vice-versa. Comme la partie de la rétine du côté des tempes reçoit déjà son information du champ visuel qui lui est opposé, ses axones n’ont pas besoin de changer de côté et continuent tout droit dans le tractus optique.

La grande majorité des fibres nerveuses du tractus optique projette sur le corps genouillé latéral (CGL) dans la partie dorsale du thalamus, le relais principal de la voie qui mène au cortex visuel primaire. Cette projection du CGL vers le cortex visuel porte le nom de radiation optique. Comme une lésion à quelque site que ce soit le long de la voie qui va de la rétine au cortex entraîne des cécités plus ou moins importantes, il est clair que c’est par cette voie que se fait la perception visuelle consciente chez l’humain.

LES DIFFÉRENTS CORTEX VISUELS

L’image que capte notre oeil est transmise au cerveau par le nerf optique. Celui-ci se termine sur les cellules du corps genouillé latéral, premier relais des voies visuelles. Les cellules du corps genouillé latéral (ou CGL) vont ensuite rejoindre leur cible principale : le cortex visuel primaire. C’est là que l’image va commencer à être reconstituée à partir des champs récepteurs des cellules de la rétine.

Aussi appelé cortex strié ou simplement V1, le cortex visuel primaire se situe dans la partie la plus postérieure du lobe occipital du cerveau. En fait, une grande partie du cortex visuel primaire n’est pas visible quand on regarde le cerveau de l’extérieur parce qu’elle se trouve de chaque côté de la scissure calcarine. Cette scissure est toutefois bien visible sur une coupe sagittale entre les deux hémisphères cérébraux.

Le cortex visuel, avec son organisation cellulaire particulière, correspond aussi à l’aire 17 décrite par l’anatomiste Brodmann au début du vingtième siècle (voir capsule outil à gauche).

La cortex visuel primaire envoie une forte proportion de ses connexions au cortex visuel secondaire qui est formé par les aires 18 et 19 de Brodmann. Bien que la plupart des neurones de l’aire visuelle secondaire aient des propriétés semblables à celles des neurones de l’aire visuelle primaire, plusieurs s’en distinguent en répondant à des formes beaucoup plus complexes.

L’analyse des stimuli visuels amorcée se poursuit ensuite à travers deux grands systèmes corticaux de traitement de l’information visuelle. La première est une voie ventrale qui s’étend vers le lobe temporal et serait impliquée dans la reconnaissance des objets. La seconde est une voie dorsale qui se projette vers le lobe pariétal et serait essentielle à la localisation de l’objet.

Comme pour d’autres systèmes sensoriels ou même pour le système moteur, il existe dans le cortex visuel une correspondance entre la disposition des éléments du champ visuel qui tombent sur la rétine et leur disposition à la surface du cortex. Pour le système visuel, on parle de rétinotopie puisque c’est la rétine qui sert de référence aux cartes corticales des différentes aires visuelles.

Dans ces cartes rétinotopiques, les points de plus grande discrimination sensorielle, en l’occurrence ici la fovéa, ont une représentation disproportionnée par rapport au reste de la rétine. Dans le cortex visuel primaire par exemple, la petite partie centrale de la rétine occupe toute la partie postérieure de, alors que toute la région périphérique du champ visuel est analysée dans la région antérieure restante.

Le cerveau – le foyer de l’intelligence et de l’émotion

Le cerveau est la partie principale de l’encéphale, qui comprend aussi le cervelet et le tronc cérébral. Protégé par la boîte crânienne, il est composé de deux hémisphères et d’une zone appelée diencéphale. Il ne représente que 2 % du poids du corps, mais les centaines de milliards de cellules qui le composent sont le siège des fonctions intellectuelles et sensitives.

Structure interne
Elle révèle le rôle capital du thalamus, véritable centre de traitement des données transmises ensuite au cortex cérébral.