Les suites de couches – un retour à la normale en six semaines

Les suites de couches englobent la période allant de la fin de l’accouchement à la date de retour des règles, signe de rétablissement de la fonction ovarienne. Théoriquement, si la femme n’allaite pas, ce retour de couches à lieu environ six semaines après la naissance, le temps que le corps retrouve son équilibre hormonal. Si la femme allaite, il aura lieu à la fin de l’allaitement.

Rétractation de l’utérus

Dès la fin de l’accouchement, c’est-à-dire après l’expulsion du placenta (délivrance), l’utérus qui mesurait 6 à 8 cm avant la grossesse commence immédiatement à se rétracter et à diminuer de volume (involution de l’utérus). Il retrouve progressivement sa taille initiale grâce à des contractions appelées tranchées. Ces contractions utérines, surtout douloureuses dans les premières 48 heures, persistent pendant dix à quinze jours. Elles sont de plus en plus fortes au fil des grossesses, les fibres musculaires ayant été distendues à plusieurs reprises. Leur intensité augmente également en cas d’allaitement, la succion du mamelon stimulant la sécrétion d’ocytocine, une hormone qui agit sur la montée de lait et stimule la contraction de l’utérus. Les tranchées ont l’avantage d’écarter tout risque d’hémorragie : elles compriment en effet les vaisseaux sanguins qui se sont ouverts au passage du bébé.

Saignements
Les lochies
L’involution utérine s’accompagne de saignements appelés lochies. Ces pertes de sang, rouges puis roses et enfin marron durent plusieurs jours, parfois deux ou trois semaines après l’accouchement. Elles proviennent de l’élimination des déchets de la muqueuse utérine et des vaisseaux qui alimentaient le placenta pendant la grossesse. C’est également le signe que la cicatrisation du col de l’utérus est en cours. Surtout abondants au cours des 72 premières heures suivant l’accouchement, ces écoulements se tarissent naturellement au bout de quelques jours (sept à dix jours en moyenne). Chez certaines femmes, ils peuvent se poursuivre jusqu’au retour de couches.

Le « petit » retour de couches
Une douzaine de jours après l’accouchement, survient parfois ce que les spécialistes appellent le « petit retour de couches » : l’écoulement redevient sanglant pendant 48 heures. Ce petit retour de couches, qui n’a rien à voir avec la réapparition des règles, peut se confondre avec les lochies et passer inaperçu.

Le retour de couches
Après la naissance, si la mère n’allaite pas, le système hormonal se remet doucement à fonctionner, sécrétant à nouveau des œstrogènes et de la progestérone. À la fin du cycle, c’est-à-dire six à huit semaines après l’accouchement, la chute du taux de ces hormones dans le sang déclenche les règles. C’est le retour de couches. Si la mère allaite, ce retour de couches se produit plus tard.

Montée de lait
Elle est toujours précédée par la production de colostrum, un écoulement jaunâtre qui peut débuter parfois avant la naissance, dès le quatrième mois de grossesse. Concentré d’éléments nutritifs et d’anti-corps protecteurs, le colostrum est indispensable pour le nouveau-né. La montée de lait proprement dite intervient généralement 2 à 3 jours après l’accouchement, le temps que la prolactine, qui participe à la synthèse du lait, et l’ocytocine fassent leur œuvre. Les seins augmentent considérablement de volume. Ils deviennent aussi beaucoup plus durs et chauds. Lorsque la femme ne souhaite pas allaiter, des médicaments permettent de bloquer la montée de lait.

Les problèmes liés au vieillissement – les effets de l’âge sur l’organisme

Le vieillissement du corps, des organes et de leurs
fonctions est inéluctable. Toutefois, comprendre ses effets permet de les prévenir en partie. L’enjeu étant, dans un pays où l’espérance de vie moyenne est 74 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes, de conserver au maximum ses facultés physiques et mentales.

Mécanisme
Le vieillissement normal des tissus de l’organisme, la sénescence, est un phénomène physiologique, progressif et irréversible, lié à l’interaction de nombreux éléments.

Les facteurs génétiques
Nous ne sommes pas égaux face au vieillissement. Nos gènes déterminent la vitesse de la dégradation de notre organisme et la durée maximale de notre vie, évaluée à 120 ans pour l’espèce humaine. Seules les lignées de cellules cancéreuses, dont le nombre de divisions n’est plus limité par les gènes, sont théoriquement immortelles.

Les radicaux libres
Ces molécules, présentes dans certaines cellules, possédent en périphérie un ion électrique isolé, pouvant se libérer facilement. Très instables, à la fin de chaque réaction chimique cellulaire, elles se fixent et endommagent les protéines, les membranes ou le matériel génétique. Leur trop grande accumulation accélère le vieillissement .

Autres agents
Des facteurs hormonaux (baisse des hormones sexuelles, de la DHEA), immunitaires, alimentaires (excès de sucres, de graisses saturées) et environnementaux (pollution, abus de soleil) jouent aussi sur la sénescence.

Effets physiques
Avec l’âge, la part active de chaque organe diminue pour faire place à du tissu adipeux, ou fibreux inactif. Ce phénomène s’observe dès 25 ans dans les muscles ou le cœur, mais s’accélère après 50 ans.

Le cerveau
Entre 20 et 85 ans, il perd 12 % de son volume entraînant :
• une coordination motrice affaiblie,
• une dimution des fonctions d’apprentissage et de stockage de la mémoire des faits nouveaux,
• une baisse de l’impact des émotions sur la pensée,
• une altération du goût et de l’odorat..

Les vaisseaux
Un durcissement (artériosclérose) diminue leur élasticité et leur adaptation à l’effort ou au stress ; diverses maladies (hypertension, excès de cholestérol, troubles immunitaires) accélèrent leur détérioration.

Le cœur
Il perd lentement sa puissance et sa capacité à s’adapter à l’effort par des battements plus rapides ou plus puissants.

L’appareil digestif
Toutes les sécrétions du foie, du pancréas et de l’intestin sont réduites. Les aliments, moins bien digérés, sont plus mal absorbés par l’intestin, phénomène accentué par les problèmes dentaires. La constipation par baisse de motricité (paresse intestinale) devient plus fréquente.

Les reins
Entre 40 et 80 ans, ils perdent la moitié de leur néphrons. Ils peinent à épurer le sang de ses déchets et à assurer une autre fonction essentielle : le maintien de l’équilibre sels/eau. Enfin, l’atrophie des muscles de la vessie favorise l’incontinence.

L’appareil locomoteur
Entre 30 et 70 ans, on perd 30% de sa masse osseuse et la moitié de sa masse musculaire active. L’ostéoporose menace les os de fractures. Dès 25 ans, les muscles perdent de leur vitesse et de leur puissance de contraction (1% par an).

L’appareil génital féminin
Dès 50 ans, avec la ménopause, tous les organes s’atrophient, la lubrification vaginale est très réduite et les sécrétions hormonales cessent dans les ovaires. La reproduction n’est plus possible.

L’appareil génital masculin
Il reste fertile très longtemps, mais les érections sont moins fermes, moins rapides et moins répétitives. L’hypertrophie de la prostate, courante après 70 ans, gêne les fonctions urinaires et génitales.

Les effets psychiques
Le vieillissement du cerveau retentit sur le psychisme et les facultés mentales, mais avec une intensité très variable d’un individu à l’autre. Si le 3ème âge correspond à une longue période marquée par une vie parfaitement active et indépendante, le 4ème âge commence avec la perte d’autonomie physique et/ou psychique, nécessitant une aide quotidienne ou un placement en institution.

La personnalité
Les psychologues décrivent 5 grands types de personnalités liées au vieillissement, plus ou moins présentes chez chacun :
• Le mature est actif, tolérant et il s’adapte parfaitement à son évolution.
• Le pantouflard est passif, dépendant, indulgent envers lui-même et utilise son âge pour valoriser son inactivité.
• Le blindé est mentalement rigide, a peur de la déchéance et s’enferme avec délices dans ses souvenirs de « jeunesse ».
• Le mécontent est amer, méfiant, intolérant, agressif et pessimiste, anxieux face à la mort ; il en veut au monde entier de son état et de ses échecs.
• Le déprécié est dépressif, insatisfait de sa vie, sans estime de soi et envahi de regrets sur le passé ; il envisage la mort comme une délivrance ou une finalité.

Les troubles mentaux
L’anxiété, les troubles de la mémoire, de l’humeur ou du comportement accompagnent la dégradation des fonctions intellectuelles du très grand âge. La maladie d’Alzheimer est une démence progressive et irréversible alors que d’autres démences, liées à un accident vasculaire cérébral ou à un traumatisme, sont plus subites. Il existe aussi des démences réversibles, liées à des intoxications ou à des carences alimentaires par exemple.

Le sommeil du nouveau-né – un rythme à suivre

« Je n’en peux plus, mon bébé ne fait pas ses nuits », se plaignent souvent les jeunes parents. De tous les mammifères, c’est pourtant le nouveau-né humain qui dort le plus, ne semblant se réveiller pendant les premières semaines que pour réclamer à manger avant de se rendormir dès qu’il a le ventre plein.

Avant la naissance
Rappel : un enfant est appelé nouveau-né de la naissance jusqu’à l’âge de deux mois

En temps normal
• Entre la 24e et la 26e semaine de gestation, le fœtus dort pratiquement en permanence.
• De la 27e à la 32e semaine, son sommeil s’organise, avec des phases de sommeil calme et des phases de sommeil agité.
• À partir de 32 semaines (7 mois et demi) de gestation, le sommeil occupe encore 95 % du temps. Son organisation est proche de celle du nouveau-né, avec un sommeil agité – parfois confondu avec un état de veille – qui représente les deux tiers du temps en alternance avec des phases de sommeil calme, très bien identifiées par la mère.

Le nouveau-né prématuré
Un prématuré dormirait spontanément 95 % du temps s’il n’était pas perturbé par les soins, l’alternance jour-nuit et l’environnement du service de pédiatrie. À l’inverse, un prématuré très stimulé par l’environnement peut rester éveillé 25 % du temps sans présenter de trouble particulier. L’organisation du sommeil rattrape peu à peu celle d’un enfant né à terme.

À la naissance
L’organisation du sommeil
Le nouveau-né dort en moyenne 16 heures par jour, soit les deux tiers du temps, mais les variations sont importantes, de 14 à 20 heures, sans être anormales : il y a des petits et des gros dormeurs dès la naissance.
On note au moins quatre éveils nocturnes et quatre éveils diurnes, qui apparaissent globalement toutes les 3 heures, avec une plage d’éveil plus longue autour de 9 heures, 18 heures et 3 heures du matin. De multiples éveils brefs peuvent entrecouper les phases de sommeil. Cette organisation, qui ne distingue pas le jour et la nuit, persiste au moins deux à trois semaines après la naissance.
• Les éveils réguliers, avec pleurs fréquents, sont liés à la faim et au besoin de téter. Le nouveau-né se rendort, sauf lors des trois éveils plus longs, dès que la satiété est perçue et parfois avant la fin de la tétée : quelle mère n’a pas connu le nouveau-né endormi sur son sein ou sur le biberon ?
• Les éveils plus brefs, et souvent sans pleurs, peuvent être liés à une stimulation (bruit, lumière) ou un inconfort.

La structure du sommeil
Le sommeil du nouveau-né est une alternance de sommeil calme et de sommeil agité, que l’on peut enregistrer sur un électro-encéphalogramme.
• Le sommeil agité occupe 60 % du temps de sommeil. Le tonus musculaire, alors très faible, est entrecoupé de mouvements corporels plus ou moins secs et de mouvements des yeux derrière les paupières closes.
• Le sommeil calme, sans mouvements notables, occupe 35 à 40 % du temps de sommeil.
• Le sommeil transitionnel. Les 10 à 15 % du temps restant sont occupés par un sommeil transitionnel, état intermédiaire qui disparaîtra pratiquement vers l’âge de deux mois.

Vers un mois
L’organisation du sommeil
• Durée. Le sommeil du nouveau-né a évolué et commence à tenir compte du rythme jour-nuit. Sa durée a diminué d’une heure pour un total moyen de 15 heures.
• Éveils nocturnes. Il ne persiste plus en général que deux éveils nocturnes avec demande de tétée vers minuit et 4 heures du matin. Il faudra néanmoins attendre la fin du 3e mois pour que la plupart des nourrissons fassent une nuit sans éveil entre minuit et 6 heures du matin.
Deux plages d’éveil diurne s’allongent vers 6 heures et 18 heures : c’est le moment idéal pour pratiquer les soins et développer les contacts affectifs parents-enfant.
• L’endormissement reste facile. Vers deux mois, certains nourrissons s’endorment déjà plus facilement après un câlin et montrent une première résistance s’ils sentent qu’on les met au lit plus pour se débarrasser d’eux que pour leur bien-être.

La structure du sommeil
Le sommeil calme gagne un peu de temps alors que le sommeil agité recule.

L’embryogénèse du système cerveau – l’embryogenèse tégumentaire

Tous les tissus et les organes du corps humain naissent de deux feuillets épithéliaux : l’endoderme et le mésoderme. La peau n’échappe pas à la règle : le premier donne l’épiderme et le second, derme. Il leur faut cinq mois pour constituer un système tégumentaire complet.

Au commencement
Des blastomères au blastocyte
• Environ trois jours après la fécondation, le zygote (ovule fécondé) est constitué de blastomères, des cellules qui forment une sphère solide appelée morula. Celle-ci continue sa progression vers la cavité utérine tandis que son nombre de cellules ne cessent d’augmenter.
• Au 5e jour, elle atteint son but où une sécrétion riche en glycogène, le lait utérin, y pénètre pour la nourrir durant son développement. Quand la morula compte 32 cellules, le lait utérin s’accumule entre les blastomères et les repousse à la périphérie. Elles se réorganisent alors en grappe de plusieurs centaines autour d’une cavité remplie de liquide, la blastocèle,et prennent le nom de blastocyste. La transformation se poursuit pour aboutir à la formation de deux structures distinctes : l’embryoblaste et le trophoblaste.

Trois feuillets primitifs
• Environ huit jours après la fécondation, les cellules de l’embryoblaste se différencient pour donner deux feuillets : l’hypoblaste ou endoderme primaire et l’épiblaste ou ectoderme primaire. Les cellules de ces deux structures forment ensemble un disque plat : le disque embryonnaire didermique.
•Environ quinze jours après la fécondation, le disque embryonnaire didermique se transforme en disque embryonnaire tridermique avec trois feuillets embryonnaires primitifs : l’ectoderme, le mésoderme et l’endoderme. De deux premiers feuillets dériveront tous les tissus et organes du futur corps humain, dont la peau.

L’épiderme
L’ectoderme, composé d’épithélium, qui recouvre totalement l’embryon, va évoluer durant la grossesse pour former l’épiderme.

Entre la 6e et la 11e semaine
• Avant la 7e semaine : l’ectoderme est composé d’une seule couche de cellules compactes.
• 7e semaine : les cellules de l’ectoderme se divisent pour former une mince couche protectrice de cellules aplaties appelée périderme et une couche basale.
• 11e semaine : les cellules ectodermiques fabriquent une nouvelle couche de cellules située entre le périderme et la couche basale, la couche intermédiaire. Ses cellules produisent de la kératine et deviendront les kératinocytes. L’épiderme apparaît en même temps que des saillies, les crêtes épidermiques qui s’enfoncent dans le derme. Des mélanoblastes, issus de la crête neurale, pénètrent dans l’épiderme où ils se différencient en mélanocytes responsables de la couleur de la peau.
• De la 9e à la 12e semaine : des invaginations de la couche basale s’enfoncent dans le derme sous-jacent pour donner naissance aux glandes sébacées et aux follicules pileux.
• 12e semaine : Des macrophagocytes intraépidermiques, produits par la moelle osseuse rouge, migrent en quantité vers l’épiderme.
• 21e semaine : les cellules péridermiques se sont desquamées peu à peu et à ce stade, ont totalement disparu.
• 4e au 6e mois : les cellules de Merkel, récepteurs sensoriels, apparaissent.

Le derme
Le mésoderme, composé de tissu conjonctif aréolaire, forme un tissu embryonnaire lâche, le mésenchyme.

Entre la 11e semaine et le 5e mois
• 11e semaine : les cellules du mésenchyme se divisent et commencent à former des fibres de collagène et des fibres élastiques. Des portions du derme s’enfoncent dans l’épiderme, où elles font saillies en réponse aux crêtes épidermiques, ce sont les papilles du derme qui renferment des capillaires, des corpuscules tactiles et des terminaisons nerveuses libres.
• 12e semaine : les bourgeons pileux, invaginations de l’épiderme dans le derme, apparaissent.
• 14e semaine : les extrémités distales des bourgeons pileux se renflent et ils se transforment en bulbe pileux. Les cellules situées au centre de ce dernier donnent la matrice qui forme les poils et les cheveux. Les invaginations du bulbe, les papilles du chorion, se remplissent d’un mésoderme qui sert de support à des vaisseaux sanguins et les récepteurs sensoriels cutanés.
• 18e semaine : les cellules périphéri-que du bulbe pileux donnent la gaine épithéliale. Le mésenchyme du derme donne la gaine du tissu conjonctif et le muscle arrecteur du poil.
• 4e mois : les glandes sébacées apparaissent au côté des follicules pileux auxquels elles restent attachées.
• 5e mois : les sécrétions sébacées se mélangent aux cellules péridermiques desquamées et aux poils pour former le vernix caseosa, une substance qui couvre et protège la peau du fœtus exposée au liquide amniotique.

Après la naissance
La croissance
Jusqu’à ce qu’il atteigne sa taille définitive d’adulte, le corps est soumis à une forte croissance osseuse. Certaines zones peuvent croître de 20 % entre l’enfance et l’âge adulte.
• De de 0 à 2 ans, la croissance est très rapide (25 cm dans la première année, 12 cm dans la 2e année).
• De 2 ans à la puberté, la vitesse de croissance devient régulière (5 cm et 2 kg par an environ).
• À la puberté, la croissance s’accélère de nouveau avant de s’achever vers 16 ans chez la fille, 18 ans chez le garçon. La peau suit évidemment cette croissance avec un rythme de réplication cellulaire très intense jusqu’à la puberté pour suivre l’évolution du corps.

Chez l’adulte
La peau est l’organe le plus lourd et le plus étendu en superficie. Elle couvre environ 2m2 et pèse de 4,5 à 5 kg. Son épaisseur est de 1 à 2 mm sur la majeure partie du corps (voir la fiche sur la peau).