Faire travailler ses muscles, c’est mettre en action dans l’organisme tout un ensemble de phénomènes : respiration, battements cardiaques, utilisation des réserves de sucres et de lipides, libération d’endorphines… Autant de mécanismes qui améliorent, à long terme, le fonctionnement du corps.

Mécanisme
Durant l’effort physique, les muscles sollicités ont besoin, pour fonctionner de manière optimale, d’un carburant, l’adénosine triphosphate ou ATP. Sans cette molécule, aucune contraction musculaire n’est possible. Cependant, celle-ci n’étant pas disponible en grande quantité dans l’alimentation, l’organisme doit la fabriquer. Cette production prend différentes voies en fonction de la durée de l’effort fourni.

Moins de 10 secondes
Lors d’un 100 m, ou d’une levée de poids en haltérophilie par exemple, les cellules vont fabriquer de l’ATP à partir de deux autres molécules présentes en grande quantité dans le muscles : l’ADP (adénosine diphosphate) et la phosphocréatine. Ce processus anaérobie alactique, c’est-à-dire sans utilisation d’oxygène ni production d’acide lactique, se déroule presque instantanément, mais ne peut suffire en cas d’effort prolongé.

De 7 secondes à 1 minute
C’est le temps qu’il faut à un nageur moyennement entraîné pour couvrir une longueur de bassin. Dans ce cas, le muscle va commencer à puiser dans ses réserves de glycogène (glucose stocké dans le muscle). La molécule de glycogène se dégrade en deux molécules d’ATP et deux molécules d’acide pyruvique, qui se transforment en acide lactique. À partir de ce moment, ce dernier peut s’accumuler dans le muscle, et provoquer des crampes, ou être transformé en ATP par le foie, les reins ou les cellules du muscle cardiaque. Dans le foie, il peut même être transformé en glucose. C’est le processus anaérobie lactique, sans utilisation d’oxygène mais avec production d’acide lactique.

Plus d’1 minute
Lorsque l’effort se prolonge, la mitochondrie, la centrale énergétique des cellules de chaque fibre musculaire sollicitée, utilise de l’oxygène pour transformer l’acide pyruvique, issu du glycogène, en ATP. Ainsi, une molécule de glucose peut donner 38 molécules d’ATP. Ce phénomène est appelé glycolyse. L’organisme peut également utiliser ses réserves de lipides : le muscle puise alors dans les triglycérides accumulés dans les tissus adipeux, les cellules musculaires et le plasma pour les transformer en glycérol et en acides gras libres qui se dégraderont exactement comme l’acide pyruvique. Une molécule de triglycéride donne 463 ATP, c’est la lipolyse. Dans les deux cas, on est dans un processus aérobie avec utilisation d’oxygène.

Rôle de l’oxygène
Ce processus aérobie, le plus intéressant pour entretenir sa forme, dépend de la façon dont le corps va produire, et utiliser, l’oxygène. Cette capacité est appelée « VO2 Max » ou « consommation maximale d’oxygène pendant l’effort ».
Pour une oxydation maximale des lipides pendant l’exercice, il faut se tenir à environ 50 à 60% de la VO2 Max. Au-delà, l’organisme fait appel aux processus anaérobiques et ce sont les réserves de glucides qui sont utilisées.
La VO2 Max étant liée à la fréquence cardiaque, il faut juste savoir que, lors d’un effort physique, la VO2 Max correspond à une fréquence cardiaque évoluant avec l’âge : à 20 ans, la VO2 Max est atteinte lorsque le cœur bat à une fréquence de 200 battements par minute environ. À 50 ans, cette fréquence ne doit pas dépasser 170/min.

Bienfaits
Différentes études ont démontré que les inactifs présentaient un taux de mortalité deux fois plus élevé que ceux qui pratiquaient une activité régulière. Le sport agit, bénéfiquement, de plusieurs manières sur l’organisme :

Régulation du cholestérol
On l’a vu, lors d’activité d’endurance, l’organisme puise dans ses réserves de lipides et dégrade notamment les triglycérides, extrêmement néfastes pour le système cardiovasculaire.

Musculation du cœur
Lors d’un effort prolongé, pour que l’organisme puisse fournir le carburant nécessaire aux muscles, il doit transporter plus d’oxygène. Pour cela, la respiration s’amplifie et s’accélère, le rythme cardiaque augmente. Avec un entraînement régulier et des sports d’endurance, c’est-à-dire basés sur le temps et non sur la performance, le ryhtme cardiaque de base diminue ainsi que la tension artérielle.

Diminution du diabète de type II
En jouant sur la régulation du poids et sur l’augmentation de la sensibilité de l’organisme à l’insuline, l’hormone régulant la présence de sucre dans le sang, le sport lutte contre ce diabète.