La thérapie génique – une vraie révolution médicale

Réparer, ou remplacer, un gène défectueux pour corriger les erreurs de la Nature, c’est la promesse de la thérapie génique. Génératrice d’espoirs les plus fous, cette nouvelle approche médicale, jugée aussi révolutionnaire que la vaccination ou la découverte des antibiotiques en leur temps, se heurte toutefois à des problèmes techniques, mais aussi éthiques.

Principe
Depuis l’établissement, en 1993, de la cartographie du génome humain et son décryptage en 2003, on connaît de mieux en mieux le fonctionnement des gènes et notamment, quel gène-code s’associe à quelle protéine et à quelle fonction du corps il se rapporte.

Une première française
Mais c’est en 1999 que le professeur Alain Fischer, chercheur à l’Inserm (Institut national scientifique d’études et de recherches médicales) a démontré la puissance de cette technique, et le formidable espoir qu’elle pouvait engendrer, en réalisant – à l’hôpital Necker (Paris) – le premier essai de thérapie génique, couronné de succès, sur l’être humain. Il a travaillé avec un groupe d’enfants atteints d’une maladie génétique qui rendait leur système immunitaire déficient (déficit immunitaire combiné sévère lié au chromosome x ou dics-x). Ces enfants étaient contraints de vivre sous bulle, dans une atmosphère totalement stérile. L’équipe du professeur Fischer a isolé le gène en cause avant de prélever, sur les patients, des cellules souches (cellules capables de se transformer en plusieurs types de cellules). Puis, en laboratoire, un gène sain a été introduit dans ces cellules avant de les réinjecter dans les organismes des enfants : les dix jeunes patients traités ont pu sortir de leur bulle. Toutefois, deux d’entre eux ont développé une leucémie et un seul a pu être sauvé. Cette tragédie a entraîné une suspension des essais sur l’homme entre 2002 et 2004 mais, devant un tel taux de réussite, 98 %, ils ont repris très vite. Les chercheurs ont ainsi pu identifier les raisons pour lesquelles ces deux enfants – et pas les autres – avaient déclenché des cancers : dans leur organisme, le gène-médicament s’est implanté à proximité de celui qui gère la production des globules rouges et des lymphocytes. Un « accident » qui peut être prévenu par les praticiens.

Concept
Dès lors, on peut imaginer soigner en utilisant les gènes de deux façons distinctes :

Le remplacement
Même si le concept est séduisant, remplacer un gène déficient par un gène sain reste aujourd’hui le projet thérapeutique le plus difficile, d’un point de vue technique, à mettre en place.

L’apport thérapeutique
Il s’agit ici d’utiliser le gène comme un médicament capable de coder une protéine pour amener celle-ci à déclencher des effets contrebalançant ceux, néfastes, du gène malade.

Fonctionnement
Identification du gène déficient
C’est évidemment la première étape. Devant une affection donnée, congénitale ou acquise, il faut déterminer quels sont les gènes impliqués. Une fois cette identification effectuée, les chercheurs isolent un gène-médicament et le clonent en laboratoire.

Implatation du gène-remède
Pour introduire le gène-médicament dans la cellule infectée, les scientifiques utilisent un vecteur. Le plus souvent, il s’agit d’un rétrovirus car celui-ci a la faculté de migrer et de transverser la membrane cytoplasmique pour atteindre le noyau des cellules de certains organes. Il y a alors réplication de son ADN, ou son de ARN, à l’intérieur de la cellule et, lorsque celle-ci se reproduit, elle le fait avec les propriétés du virus. C’est le mécanisme de l’infection.
Dans le cadre de la thérapie génique, on manipule le virus de manière à le rendre inoffensif puis on remplace son ADN (ou ARN) par celui d’un gène-médicament qui contrôle la production d’une protéine spécifique afin d’induire un effet thérapeutique.

Une infection soignante
Ensuite, le virus va pénétrer la cellule-cible et utilisera le pouvoir de réplication de celle-ci de manière à « infecter » d’autres cellules et leur conférer ainsi les propriétes thérapeutiques du gène-médicament.

Atteinte de la cellule-cible
Les généticiens disposent de trois techniques pour s’assurer que le virus atteigne la bonne cellule-cible et éviter les conséquences désastreuses des premiers essais :
• In vivo. Le virus est introduit dans la circulation sanguine par une banale piqûre avant d’être transporté, par le sang, jusqu’aux cellules-cibles.
• In situ. Dans ce cas, on introduit directement le vecteur modifié dans l’organe concerné.
• In vitro. On prélève, sur un malade, les cellules à modifier et on y introduit , en laboratoire, le virus porteur du gène-médicament. Les cellules transformées sont ensuite réinjectées dans les tissus du patient.

La prévention du diabète – une maladie en plein essor

En France, deux millions six cent cinquante mille personnes souffrent de diabète, et tous les ans, 100 000 nouveaux cas sont diagnostiqués. En cause : la sédentarité et le surpoids, responsables de la forme la plus répandue de la maladie, le diabète de type 2.

Types de diabète
Le diabète se caractérise par une augmentation du taux de sucre dans le sang (glycémie). L’origine de cette mauvaise régulation de la glycémie est différente selon les types de diabète.

Le diabète de type 1
Il se développe tôt en général et concerne 10 % des diabétiques. La maladie est due à l’organisme, qui fabrique des anticorps contre certaines de ses propres cellules pancréatiques. Ces cellules, les îlots de Langherhans, synthétisent l’insuline, une hormone dont le rôle consiste (lorsque le taux de glucose monte dans le sang après un repas), à stocker le glucose dans différents organes (foie, muscles…). La destruction de ces îlots conduit donc à une carence en insuline qu’il faut compenser par des apports (quotidiens ou pluriquotidiens) pour réguler le taux de glucose dans le sang. Ce diabète de type 1 est dit maigre ou insulino-dépendant.

Le diabète de type 2
C’est une maladie d’évolution lente, qui concerne 90 % des diabétiques. On l’a longtemps appelé diabète de la cinquantaine, car il apparaissait tardivement dans l’existence, ou encore diabète gras, car il s’associe volontiers à un surpoids. Mais ce diabète se développe désormais à tous les âges de la vie.
• L’insulino-résistance. Elle se met en place dans un premier temps : l’insuline continue d’être normalement sécrétée par le pancréas, mais l’organisme est de moins en moins réactif à son effet. Pour maintenir un taux de glucose stable dans le sang, le pancréas fabrique donc des quantités de plus en plus importantes d’insuline. Jusqu’à s’épuiser. C’est le second stade du diabète de type 2 : il faut alors, comme pour celui du type 1, en arriver aux injections d’insuline.

Causes
Elles sont multiples et de nature très différentes comme par exemple :
l’hérédité
Si elle joue un rôle favorisant dans l’apparition d’un diabète de type 2, elle est loin d’en être la cause principale.

le mode de vie
Surpoids, sédentarité, alimentation trop riche en graisse… sont les vraies raisons de cette véritable épidémie de diabète de type II. Mais tous les surpoids n’ont pas le même impact : les graisses présentes sur la partie inférieure du corps (cuisses, fesses) modifient peu la sensibilité à l’insuline, tandis qu’à l’inverse celles situées au niveau de l’abdomen augmentent l’insulino-résistance. La bouée autour du ventre est d’ailleurs, pour les nutritionnistes, l’un des premiers symptômes d’évolution de la maladie.
-la maladie
Une infection (angine, grippe…), une affection chronique, un choc ou un traumatisme, une intervention chirurgicale, sont également susceptibles de modifier la sensibilité à l’insuline.
-le stress
Le stress chronique est lui-aussi accusé de favoriser la survenue du diabète, de même que divers médicaments (cortisone, certains contraceptifs).

Prévenir le diabète
Lutter contre l’obésité
De nombreux travaux scientifiques montrent qu’un tiers des obèses sont diabétiques. Or, la prévalence de l’obésité chez l’adulte a pratiquement doublé en 10 ans ( 8,5 % en 1997, 13 % en 2006) dans les pays industrialisés. Rien d’étonnant donc à ce que le nombre de diabétiques augmente de façon exponentielle en France. Prévenir le diabète de type 2 passe avant tout par une lutte contre le surpoids, une alimentation équilibrée et une activité sportive régulière. Un intéressant essai clinique publié dans une revue médicale américaine le confirme : 3 234 adultes, chez qui une intolérance au glucose avait été diagnostiquée, se sont vus proposer soit un traitement à base de médicaments, soit un programme d’exercices (30 min par jour) et un régime alimentaire adapté. Après l’expérience, les risques de diabète étaient devenus deux fois moins élevés chez les personnes ayant changé leur mode de vie que chez celles ayant pris un traitement médicamenteux !

Une bonne hygiène de vie
D’autres études ont démontré que chez les patients atteints de diabète de type 2, une diminution de 5 % du poids permet d’améliorer la glycémie, et qu’une réduction de 35 % des apports lipidiques améliore la sensibilité à l’insuline. Il est donc clair que :
• un mode de vie sain et une alimentation équilibrée sont le meilleur moyen de prévenir le diabète de type 2
• la lutte contre la sédentarité et la perte de poids sont efficaces pour éviter l’apparition d’un diabète chez une personne qui en a déjà les signes précurseurs.

La peau – l’enveloppe protectrice du corps

Véritable garde du corps, la peau le recouvre et le protége des agressions.  Elle crée un film protecteur en sécrétant du sébum et permet de réguler sa température grâce à la transpiration. C’est enfin l’organe de la sensibilité qui nous permet de percevoir ce que nous touchons.

Les fonctions de la peau
La sensibilité tactile
Le tact est un sens complexe, qui nous permet de reconnaître le chaud et le froid, d’analyser grossièrement ou avec finesse ce que nous touchons, et de réagir à la douleur. Il correspond à la perception des stimulations mécaniques (stimuli).

Les récepteurs du tact
Les informations qui montent au cerveau sont recueillies par des mécanorécepteurs, corpuscules sensibles à la pression, et par les fibres nerveuses des récepteurs de la douleur, les nociceptifs.

La production de la vitamine D
Synthétisée grâce aux rayons UV (ultraviolets) du soleil, la vitamine D permet l’absorption par l’intestin du calcium et du phosphore, qui participent à la qualité du développement osseux.

La sécrétion de sébum
Le sébum est une sécrétion grasse produite par les glandes sébacées de la peau (il est également présent sur les poils et les cheveux). Son rôle est de protéger la peau du dessèchement, et de l’assouplir. Or si sa présence est indispensable, sa sécrétion exagérée, la séborrhée, engendre des dé-sagréments plus ou moins importants (acné et cheveux gras).
Ce trouble de la peau, « cauchemar » des jeunes, est caractérisé par des boutons et des points noirs en quantité variable selon la sévérité de l’acné.
Les principales responsables de ce dérèglement sont des hormones, produites en grande quantité à l’adolescence. Elles augmentent la sécrétion de sébum (peau grasse, luisante). Le follicule pilosébacé peut se boucher et le sébum s’accumuler. À la surface de la peau apparaît le point noir. À l’intérieur de la glande, une bactérie (Propionibacterium acnes, normalement présente sur notre peau) peut infecter le sébum bloqué. Une réaction inflammatoire se déclenche et c’est le bouton rouge. Généralement, l’acné s’atténue pour disparaître à la fin de l’adolescence.

D’après la Société française de Dermatologie, plus de 80 % des adolescents souffrent d’acné. Leur mode de vie serait en cause (stress, tabac, hygiène de vie inadaptée). Et, aujourd’hui, de plus en plus d’adultes sont touchés par le problème, notamment les femmes entre 25 et 40 ans (augmentation qui serait en partie liée à l’abus de soins cosmétiques, à la pollution et au stress).

La moelle épinière – le relais entre le cerveau et le corps

La moelle épinière est un cordon de tissu nerveux situé à l’intérieur du rachis. Son rôle est d’acheminer les informations entre le cerveau et le reste du corps grâce à 31 paires de nerfs auxquels elle donne naissance et qui la relient à tout l’organisme. Une section même partielle de la moelle épinière peut donc entraîner des lésions irréversibles.

Structure
La substance blanche
Elle constitue la zone externe de la moelle épinière. Elle est formée de fibres nerveuses (tractus) qui assurent la transmission de l’influx nerveux du centre vers la périphérie. Les voies motrices sont descendantes, les voies sensorielles sont ascendantes.

La substance grise
Partie centrale de la moelle, elle contient les corps cellulaires des neurones, responsables de l’émission et de la propagation du message nerveux. Sa forme en H comporte quatre expansions appelées cornes.
• les cornes antérieures émettent des messages à destination des muscles striés (mouvement et de la contraction),
• les cornes postérieures reçoivent des informations relatives aux nerfs sensitifs (toucher, température, conscience de l’activité musculaire et de l’équilibre).
• les cornes latérales jouent un rôle au niveau de l’activité des organes internes.

Le canal de l’épendyme se trouve au centre de la moelle épinière.
Les trois méninges. La dure-mère, l’arachnoïde et la pie-mère contiennent le liquide céphalo-rachidien dans lequel baignent le cerveau et la moelle épinière qu’elles protègent.
Le nerf rachidien résulte de la réunion du nerf sensitif, accompagné de son ganglion spinal, et du nerf moteur.
La racine antérieure.

La migraine – une douleur tenace et lancinante

Nous pensons tous savoir ce qu’est une migraine. Et pourtant, les spécialistes, s’ils ont établi des critères diagnostiques précis pour identifier les patients souffrant de migraines, sont très dubitatifs quant aux causes réelles de la maladie et à la cascade d’événements conduisant à ces douleurs.

Définition
Une affection fréquente
La migraine est à la fois fréquente et méconnue. Fréquente, puisque toutes les enquêtes convergent pour établir à 6 ou 7 millions le nombre de migraineux en France (10 à 12 %
de la population). Sans compter les « migraineux probables » que l’étude Framig 3 (2004) évalue à 10,1 %. Au total, une personne sur cinq serait sujette à ces maux de tête.

Une douleur méconnue
Inversement, la migraine est souvent méconnue.
• Tout mal de tête est aisément appelé « migraine », alors qu’en réalité, sur six épisodes céphaliques douloureux, un seul (15 %) est une migraine. Les autres sont le plus souvent des céphalées de tension (douleur diffuse, touchant toute la tête, survenant plutôt en fin de journée….) ou encore des sinusites (douleur frontale ou maxillaire due à une inflammation des sinus).
• La migraine est volontiers classée dans les affections psychosomatiques, car le stress est souvent un des facteurs déclenchants. Par ailleurs il s’agit d’une maladie à prédominance féminine (3 femmes pour un homme, soit une prévalence estimée par l’Inserm à 6 % chez les hommes et 18 % chez les femmes).
Le fait que cette affection soit perçue comme « féminine » tend à la faire passer pour une « petite plainte quotidienne » alors qu’il s’agit en réalité d’une vraie maladie dont la composante héréditaire, voire génétique, est explorée par les scientifiques. La prédominance féminine est liée entre autres à l’existence de migraines spécifiques de la femme, les migraines cataméniales, qui surviennent, au moment des règles (ou dans les jours qui précédent) et sont consécutives aux modifications hormonales brutales survenant lors du cycle.

Prise en charge
Elle est le plus souvent défaillante pour de multiples raisons.

Le fatalisme prédomine
On entend encore trop souvent cette phrase : « La migraine, on ne peut rien y faire ! ». En réalité, il existe des traitements adaptés, qui peuvent faire avorter efficacement les crises ou diminuer la fréquence de leur survenue (triptans, dérivés de l’ergot de seigle, traitements de fond…). La plus dramatique des migraines, l’algie vasculaire de la face (une migraine qui touche volontiers les hommes fumeurs et que les Anglo-Saxons ont surnommée suicide headache tant elle est éprouvante !) dispose depuis quelques années d’une prise en charge efficace.

Les enfants sont délaissés
La migraine est sous-diagnostiquée chez l’enfant (chez qui elle atteint autant les filles que les garçons), car ses formes sont souvent différentes de la migraine de l’adulte (maux de ventre, troubles visuels et sensoriels ne s’accompagnant pas de douleurs céphaliques…). Pourtant, 5 à 8 % des enfants seraient touchés.

L’origine est incertaine
Enfin et surtout, la migraine demeure pour l’heure une énigme pour les scientifiques. S’ils ont élucidé un certain nombre de mécanismes en jeu, ce qui leur a permis de mettre en place des stratégies médicamenteuses efficaces, l’origine même de la migraine reste mystérieuse. Plusieurs hypothèses, qui toutes ont sans doute une part de vérité, ont été émises :
• une théorie vasculaire, selon laquelle les vaisseaux irriguant le cerveau se contractent, provoquant une souffrance cérébrale, à la suite de quoi les artères se dilatent et engendrent les douleurs de la céphalée
• une théorie dite sérotoninergique. Lors des crises de migraine, on a constaté une baisse d’un neurotransmetteur, la sérotonine, qui joue différents rôles dont celui d’antidouleur
• une théorie dite trigémino-vasculaire : l’activation du nerf trijumeau engendrerait la libération de la substance P, qui provoquerait l’inflammation des vaisseaux proches, leur dilatation et la douleur (P signifie pain, souffrance en anglais). Cette dernière théorie expliquerait à la fois le caractère unilatéral de la migraine et l’auto-entretien de la douleur (la cascade d’événements vasculaires entraînant à son tour… une stimulation du nerf trijumeau !).

Identification
Face à un mal de tête il importe de déterminer s’il s’agit d’une migraine ou non.

Les principaux critères
• Crises durant 4 à 72 heures et débutant en général le matin (entre deux crises, aucune douleur ne persiste).
• Mal de tête intense, pulsatile (au rythme des battements du cœur), fréquemment frontal ou orbital, localisé le plus souvent d’un seul côté du crâne.
• Douleur accentuée par la lumière, le bruit, empêchant bien souvent la poursuite des activités quotidiennes.
• Nausées et vomissements, éventuellement associés.
• Sensation d’euphorie en fin de crise…
Il ne faut pas hésiter à se rendre soit chez le médecin traitant, soit chez un neurologue. Surtout si l’automédication que vous vous prescrivez est échoue à soulager vos douleurs. De plus en plus de consultations spécialisées se sont mises en place dans les services de neurologie des CHU. Depuis septembre 2000, l’hôpital Lariboisière à Paris a ouvert un centre d’urgence pour migraines et céphalées.