La greffe d’organe – du don à la compatibilité
La greffe est le remplacement d’un organe défaillant par un organe sain appelé « greffon ». La transplantation est devenue possible grâce aux progrès de l’im-munologie, et son succès dépend essentiellement de la compatibilité entre donneur et receveur. Le point sensible reste le délai d’attente, variable selon les organes, qui peut atteindre plusieurs années.
Être donneur
Le don d’organes repose sur le consentement présumé. Tout citoyen est donneur potentiel d’organes (loi du 6 août 2004) à moins de s’y être opposé de son vivant (inscription sur le Registre national des refus). Sans indication spécifique de la volonté du défunt, l’équipe médicale peut s’informer auprès des proches de celui-ci, qui peuvent, ou non, s’y refuser. D’où l’importance de faire les démarches nécessaires avant sa mort si l’on désire faire don de ses organes.
On peut prélever les organes sur :
Une personne décédée cliniquement (victimes d’accidents vasculaires cérébraux et de traumatismes).
Seules les personnes déclarées en état Moneygram point de mort encéphalique dans un service de réanimation peuvent être prélevées. La constatation de cet état est signée par deux médecins .
Un donneur vivant
Il doit être majeur et proche du receveur (conjoint, parents, enfants, frères, sœurs, grands-parents, conjoint de la mère ou du père ou toute personne apportant la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur, …). La transplantation ne concerne généralement que les reins, mais le don d’un poumon ou d’un lobe du foie est possible.
Prélèvement
Il se fait en plusieurs temps :
La recherche de contre-indications au prélèvement (maladies transmissibles, virales) est réalisée pour éviter les risques pour le receveur.
Le prélèvement est réalisé par des équipes habilitées, en bloc opératoire.
Chaque organe est isolé et conditionné spécifiquement pour préserver sa conservation. Le corps du défunt est traité avec respect et attention avant d’être restitué à la famille.
Les organes sont acheminés vers les centres de transplantation des receveurs. Le moyen de transport – routier ou aérien – est défini en fonction de leur temps de conservation (4 heures pour le cœur ; 10 heures pour le foie et les poumons ; 36 heures pour le rein), et de leur destination.
Le receveur est prévenu de la disponibilité d’un greffon par l’équipe médicale qui le suit. Il est pris en charge, en urgence, dans le centre de greffe. Après vérification de l’absence de contre-indications de dernière minute, il est préparé à recevoir le greffon.
L’équipe de coordination hospitalière représente un maillon essentiel dans ce circuit « donneur/receveur », car elle assure le lien entre les différentes équipes qui sont amenées à intervenir.
Mort encéphalique
C’est la destruction totale et irréversible de l’ensemble des structures du cerveau constatée par trois critères cliniques :
-l’absence totale de conscience et d’activité motrice spontanée,
-l’abolition de tous les réflexes du tronc cérébral,
-l’absence totale de ventilation spontanée.
Le caractère irréversible est confirmé par deux électroencéphalogrammes non réactifs, effectués à 4 h d’intervalle, ou par une angiographie cérébrale montrant l’arrêt de l’irrigation du cerveau. La respiration et les battements du cœur peuvent être maintenus quelques heures supplémentaires par des techniques de réanimation.
Attribution d’un organe
Les règles de répartition et d’attribution des greffons prélevés sur le corps de personnes décédées sont définies par l’Agence de la biomédecine. Les bénéficiaires prioritaires sont :
Les personnes en sursis ayant une défaillance aiguë pouvant conduire à une mort à court terme (cœur, foie, rein) .
Les malades à faible potentiel, c’est-à-dire à faible probabilité d’obtenir un greffon.
Les enfants
En dehors de ces priorités, il faut tenir compte de la compatibilité entre donneur et receveur, de la place sur la liste d’attente, de la proximité entre le centre de transplantation et le lieu de prélèvement.
Rejet de la greffe
C’est une réaction de défense développée par l’organisme du receveur. Le greffon, qui porte les antigènes propres au donneur, ne va pas être reconnu, et l’organisme du receveur va mobiliser les cellules de son système immunitaire (les lymphocytes T) pour l’éliminer. Afin de lutter contre ce phénomène naturel, les transplantés prennent toute leur vie des traitements appelés immunosuppresseurs.
Diversité des greffes
Moins connue, mais plus fréquemment pratiquée car les greffons sont plus facilement obtenus, la transplantation de tissus (valves cardiaques, cornée, peau, tendons, ligaments, vaisseaux, os) s’applique :
Aux autogreffes de tissus
Le donneur et le receveur sont la même personne (greffes de peau, d’os, de tendons et ligaments)
Au sang
C’est le plus couramment greffé : globules rouges, plaquettes sanguines, globules blancs.
À la moelle épinière
À partir de la moelle osseuse, on peut réaliser des autogreffes, des allogreffes familiales (les donneurs sont de la même famille) ou à partir de donneurs non apparentés.
Les organes greffés sont généralement :
• les reins (un seul ou les deux) ;
• le foie (un lobe ou la totalité) ;
• le cœur et les poumons (souvent ensemble) ;
• des sections de l’intestin grêle ;
• le pancréas (en partie ou en totalité).
Sont à l’étude ou en cours d’expérimentation : les transplantations de cellules pancréatiques, musculaires, nerveuses et de fœtus humain.